Dans l’article précédent (Et si nous accordions de l’attention à nos émotions ?), j’écrivais que toutes les émotions sont utiles, car elles portent un message. Elles nous signalent l’existence d’un besoin. Pour cette raison, nous pouvons considérer que toutes les émotions sont positives. Et pourtant, certaines le sont plus que d’autres.
Des émotions négatives pourtant utiles
Depuis toujours, les émotions négatives ont joué un rôle fondamental dans le développement de l’espèce humaine. Sans la peur pour les prévenir du danger ou les faire fuir, sans la colère pour leur donner la vigueur de repousser un agresseur mal intentionné, nos ancêtres n’auraient pas survécu aux périls auxquels ils ont été confrontés . Et nous ne serions pas là, vous et moi. Ce qui serait, avouons-le, bien dommage.
En même temps, survivre, c’est bien (c’est même nécessaire), mais vivre pleinement, c’est mieux. C’est à cela que servent les émotions positives.
Les émotions positives pour mieux rebondir
Un des premiers bénéfices des émotions positives, c’est qu’elles nous permettent de compenser les effets de leurs consœurs négatives. Pour paraphraser une célèbre publicité, elles nous apportent « un peu de douceur dans un monde de brutes ».
Différentes recherches ont démontré que les personnes ressentant des émotions positives récupèrent plus facilement après une situation de stress. Ainsi, une étude sur les victimes du 11 septembre 2001 indique que celles qui avaient vécu plus d’émotions positives avant les attentats ont été résilientes plus rapidement.
Les émotions positives pour ouvrir le champ des possibles
Les émotions négatives permettent d’avoir une réponse quasi-instantanée face à une situation qui met en jeu notre intégrité. Notre attention se centre sur la « menace » pour lui opposer une réaction rapide. Nous n’avons guère le temps d’admirer le paysage.
Lorsque nous ressentons une émotion positive, celle-ci n’est pas nécessairement liée à une situation spécifique. Nous sommes dans une temporalité beaucoup plus longue. Notre esprit s’ouvre aux possibilités et nous sommes plus créatifs, plus flexibles.
Nous entrons alors dans un mode de développement, qui nous permet d’aller vers une meilleure vie.
Quelle est la bonne dose, docteur ?
Tout ceci, je ne l’ai pas sorti de mon chapeau magique. Cela provient de la théorie « Broaden and build » (ou Élargir et construire) de Barbara Fredrickson dont les recherches ont porté sur les bénéfices des émotions positives.
Barbara Fredrickson a même calculé le ratio à atteindre pour initier une spirale ascendante, celle qui va nous mener vers une vie plus accomplie. Pour y arriver, nous devons éprouver trois émotions positives pour une négative.
Il ne s’agit donc pas de nier nos émotions négatives, qui sont légitimes. C’est pour cela qu’elle parle d’un ratio de trois pour une, et non de trois pour zéro.
Mais étant donné leur caractère fragile et éphémère, nous devons sans cesse amorcer notre pompe à émotions positives.
Comment ? Cela est une autre histoire, mais pour ne pas vous laisser sur votre faim, je vais vous donner une première piste.
Nos pensées orientent nos émotions
Nos émotions sont conditionnées par la façon dont nous interprétons les événements. Nous devons donc apprendre à développer notre capacité à voir aussi « le bon côté » dans tout ce qui nous arrive.
Il ne s’agit pas de nier nos pensées négatives, mais de rejeter celles qui sont infondées ou peu aidantes, et surtout de les contrebalancer par des pensées positives.
Ces dernières peuvent porter des détails (le rire de notre enfant, le sourire d’un collègue, un joli coin de nature sur notre trajet vers le boulot …). L’important est de les accumuler et ainsi, par petites touches, de renforcer notre capital d’émotions positives. Celles qui nous aideront à vivre une existence épanouie et riche en possibilités.
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